Brigitte Mulholland est ravie de présenter « Fluid Encounters », une exposition solo d’Emily
Orta pour Art-o-Rama 2024 à Marseille.
Sculpter un morceau d’argile inanimé implique manipulation, invention et interprétation afin
de produire une entité distinctive. Les pièces présentées sur ce stand, évoquent le passage
du temps, reflètent la matière première à partir de laquelle une sculpture est produite — et la
fluidité du corps qui la façonne. Ce sont des formes organiques tactiles, toutes évoluant
à travers une série de transformations. Emily Orta adopte également des techniques
scientifiquement codées pour mettre en scène ses chimères – embrassant la dualité et
créant son propre cabinet de curiosités. Ses œuvres sont d’une fluidité ambiguë – à la fois
abstraites et figuratives, nourries par ces approches apparemment opposées, mais
finalement complémentaires, du médium.
L’une des grandes sculptures, The Blob, est une entité visqueuse qui n’est ni une plante, ni
un animal, ni un champignon, mais plutôt un amalgame intangible de cellules et quelque
chose comme une âme flottante. Une autre œuvre, Oceanus, est une créature hybride qui
incarne l’immensité et le mystère des profondeurs marines : des branchies se balançant
comme de la soie marine dans les courants, vêtues de draperies qui font écho aux
stalactites qui décorent et habitent une grotte, collectant les secrets inconnus des abysses.
If I Swim in the Sea, Does the Sea Swim in Me ? la pièce maîtresse du stand, est la plus
grande œuvre d’Orta à ce jour. Entité anthropozoomorphe composée d’appendices corporels
fragmentés mi-humain, mi-oiseau et mi-poisson, la sculpture transgresse les divisions et
l’ordre supposé de l’environnement, créant un univers où toutes les créatures, réelles
et imaginaires, sont unies pour ne faire qu’une.
Emily Orta (née en 1999 à Paris) est une sculptrice franco-anglo-argentine autodidacte, résidant à Paris. Son œuvre s’intéresse à la fragilité des organismes et des systèmes vivants. Elle brouille délibérément les frontières entre animé et inanimé, réel et irréel, invitant le spectateur à s’interroger sur les complexités de l’existence. Son geste intuitif de sculpter l’argile cherche à capter la beauté complexe de la vie et la promesse de possibles méconnus. Ce faisant, elle invite les spectateurs à explorer leurs propres relations avec le monde naturel et à contempler la tapisserie évolutive et mystérieuse de l’existence humaine. Orta a développé un langage personnel unique, ancré dans le processus de création. Elle repousse les limites techniques du médium de la céramique grâce à la création de ses propres émaux et à un processus de cuisson rigoureuse — et quelque peu orthodoxe —, entre tradition et expérimentation. Ses céramiques sont des expressions éloquentes de la beauté trouvée dans l’ambiguïté.
Brigitte Mulholland présentera une exposition personnelle des œuvres d’Emily Orta à la
galerie parisienne en décembre 2024.